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York au Point d’Eau

Interview réalisée lors de la résidence de la Cie du Matamore.

Cette création inédite sera présentée du 24 novembre au 4 décembre 2022 pour 9 représentations. C’est exceptionnel. Merci à toute l’équipe du Point d’eau pour son soutien et sa confiance .

Présentez-vous en quelques mots
Je suis metteur en scène et comédien. J’ai été formé à l’Atelier Charles Dullin à Paris, j’ai fondé avec des camarades de promotion la compagnie du matamore. Avec ce collectif, j’ai mis en scène plus de 50 créations et donné plus de 2100 représentations sur tous les territoires. Après l’Île de France, la Bourgogne et la Corse, je suis aujourd’hui implanté en Alsace dans le Haut-Rhin. J’y ai mis en scène « Maman et moi et les hommes » d’Arne Lygre au CDN de Colmar en 2018, et j’ai créé « Sauvage » d’Anton Tchekhov au Théâtre de la faveur en pleine forêt vosgienne avec Yann Siptrott et un collectif d’acteurs alsaciens en 2019. J’ai également participé à la création de l’Aria en Corse et j’ai assuré la direction de cette structure de 2011 à 2015.

Depuis quand êtes-vous dans ce processus de création ?
J’ai adapté ce texte il y a plus de 20 ans. Il avait donné lieu à des représentations à Paris et en tournée. Un accueil très fort. J’ai eu envie de le remonter avec le collectif d’acteurs avec lequel je travaille ici. La résidence de septembre au Point d’eau est la première marche du processus de recréation.

Quel est l’objet de cette résidence au Point d’Eau ?
En 10 jours de résidence, nous avons profité de l’espace pour redessiner toute la colonne vertébrale de cette épopée. Quand on s’embarque pour 4 H 30 de spectacle, il faut savoir où l’on va. Mission, je crois, réussie.

Quelle a été votre inspiration pour ce spectacle ?
J’ai mis en scène de nombreuses pièces de Shakespeare. La langue, même traduite, est fascinante. La folie du pouvoir et les mécanismes de reproduction de la domination, de la manipulation, sont des thèmes présents dans son œuvre. Le passé nous éclaire et Shakespeare est l’un des plus grands de nos contemporains.

Quel message voulez-vous faire passer à travers cette création ?
Pas de message. On convoque l’écoute et l’intelligence du spectateur qui en tirera lui-même les conclusions. Shakespeare le dit : « la seule terre qui me reste est celle de mon corps. Apparat, règne, pouvoir, tout retourne à la terre. Quelque soit notre vie, tout se termine en poussière.» . Alors, je crois qu’il faut vivre pleinement ses passions.

Y’a-t-il une technique, compétence ou particularité développée ou mise davantage en valeur dans cette création/résidence ?
Pour ce projet, les comédiens doivent dévorer le texte, l’incarner et le donner à entendre afin de convoquer par la force du langage l’imagination du spectateur. C’est cela que je souhaite mettre en avant. Le pouvoir des mots qui disent le monde. Pas de verbiage. Du Verbe. Pas de gesticulation, des gestes.

Si vous deviez résumer votre résidence/création en un mot ?
Du plaisir et la chance de braver le climat ambiant en convoquant 12 comédiens au plateau. C’est ça le théâtre !